“Comment raconter sa transformation durable ?” Insights de notre Talk
En décembre 2024, The Editorialist a organisé son second Talk RSE sur le thème : « Comment raconter sa transformation durable ? ». Cet événement a réuni des experts de renom : Anthime Caprioli (Schneider Electric), Sophie de Fontenay (Raise), Mariem Mhadhbi (ValueCo) et Thomas Sasportas (BFM Business). Ensemble, ils ont partagé leur expertise sur un enjeu stratégique : le rôle du récit de durabilité comme levier de transformation, de performance et de résilience pour les entreprises.
Retour sur les principaux enseignements de cette matinée inspirante.
Construire et structurer un récit de durabilité fédérateur
La transformation durable est un gage de résilience et de performance économique. Elle est devenue une priorité pour les dirigeants et les investisseurs. En 2022, 20 millions de publications sur les sujets RSE ont été recensées sur les réseaux sociaux. Cela représente une hausse de 39 % par rapport à 2021. En 2023, 30 % des messages des CEO sur LinkedIn abordaient ces thématiques. Le récit de durabilité n’est plus une option, mais une nécessité stratégique. Il se situe à la croisée de la stratégie et de la communication. C’est un outil clé pour mobiliser et relever deux défis majeurs : l’adaptation (comme l’entreprise se prépare aux conséquences du réchauffement climatique) et l’atténuation (comment le modèle d’affaires de l’entreprise lui permet d’être en phase avec le non-franchissement des limites planétaires).
Thomas Sasportas, journaliste à BFM Business et animateur de l’émission BFM Climat, observe au quotidien comment la transformation durable est devenue une réalité pour les dirigeants. L’émission elle-même est née de remontées de terrain : les entrepreneurs, confrontés à des défis majeurs, recherchent des espaces pour échanger entre pairs et se nourrir de l’expérience d’autres sur ces sujets stratégiques.
La tâche des dirigeants devient, en effet, complexe. Ils doivent piloter la transformation de leur entreprise dans un contexte marqué par des multiples ruptures – économiques, sociales, technologiques – tout en naviguant dans un environnement de plus en plus imprévisible.
C’est notamment ce que souligne une récente analyse de McKinsey : les CEO d’aujourd’hui gèrent deux fois plus de sujets qu’il y a dix ans.
Embarquer ses parties prenantes : un défi majeur
Le récit de durabilité concerne toutes les parties prenantes : collaborateurs, investisseurs, clients, ONG, médias et grand public. Mais, comment engager un écosystème si diversifié et qui ne priorise pas les mêmes informations ?
Pour être efficace, le récit doit être concret. Embarquer ses collaborateurs internes est un « marathon ». Cela passe par des actions RH structurants, comme l’indexation de rémunérations sur des KPI extra-financiers ou la formation. Cela implique aussi des relais à tous les niveaux et une animation continue. Parmi les initiatives possibles : réseaux d’ambassadeurs, baromètres internes, campagnes lors de temps forts (semaine du DD, COP), ou encore une communication régulière.
Chez Schneider Electric, le récit de durabilité repose sur plus de 20 ans d’initiatives structurées. Anthime Caprioli, VP Corporate et communication, a souligné l’approche progressive de cette transformation. Cela inclut l’intégration de critères de durabilité dans la rémunération des managers et le lancement d’outils comme le Schneider Sustainability Impact Index. Ces actions ont aidé à transformer l’entreprise et à mobiliser autour du développement durable.
Des événements mondiaux, comme la COP15 à Copenhague ou la COP21 à Paris, ont été des tournants. Schneider Electric y a participé avec des actions de communication renforçant la prise de conscience interne. Ces événements ont ancré les enjeux durables dans la conscience collective.
L’entreprise s’appuie aussi sur une communauté d’ambassadeurs internes. Ces relais assurent un message cohérent, adapté aux spécificités locales. Ce modèle, soutenu par un leadership convaincu, montre que la mobilisation interne est un travail de longue haleine, mais essentiel pour transformer l’organisation.
L’importance de la donnée pour les investisseurs
L’étude 2023 Global Investor Survey de PwC montre que les investisseurs veulent mieux comprendre comment les entreprises gèrent les crises et restent résilientes. Pourtant, 94% jugent que les rapports sur les performances en développement durable contiennent des affirmations non étayées (+7 % par rapport à 2022).
C’est notamment ce qu’a souligné Mariem Mhadhbi CEO de ValueCo : l’importance de fournir des données fiables et de construire des récits crédibles. Les investisseurs veulent valider la capacité de l’entreprise à tenir ses engagements. La clé réside dans le partage de données solides et dans la présentation d’une trajectoire claire. Celle-ci doit intégrer les enjeux de durabilité, que ce soit par l’ESG, l’ajout de nouvelles initiatives ou un pivot du modèle d’affaires.
L’urgence d’agir pour sa transformation durable et le degré de radicalité
Faire face aux enjeux planétaires tout en naviguant dans un contexte économique incertain est un défi pour les entreprises. Le récit doit donner une boussole efficace à l’organisation en combinant les multiples dimensions qui font sa vitalité, sa performance et sa résilience.
Avec l’entrée en vigueur de la CSRD, les entreprises sont désormais tenues de repenser leurs narratifs. Pour Sophie de Fontenay, de Raise, cette réglementation est une opportunité qui permet d’allier conformité réglementaire et création de valeur. Les entreprises peuvent en faire un vrai levier de différenciation stratégique.
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